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Unité nationale, état d'urgence ? Derrière la façade, à Saint-Denis un État déserteur !

Depuis plus d'une semaine, au plus haut niveau de l'État on agite le drapeau de l'unité nationale, on place la France en état d'urgence à grand renforts de coup de mentons...

Mais la réalité c'est que pour les 29 familles (dont 15 avec des enfants mineurs, soit 45 adultes et 26 enfants) de Saint-Denis, doublement victimes du traumatisme des attentats du 13 novembre puis de l'intervention policière dans leur immeuble (Corbillon/République) du 18 novembre, l'État est déserteur !

Depuis l'intervention policière, l'absence de considération de la part de l’État est totale : aucune visite de ses représentants, ni ministre, ni préfet. Ses représentants locaux n'ont à ce jour pris aucune disposition pour la prise en charge et l’accompagnement de ces familles

Pire : La dégradation de l’ensemble de l’immeuble, du fait de l’intervention policière, est mise en doute par les représentants locaux de l’État !

Le traumatisme de l’ensemble des familles —qui pour certaines sont restées durant l’assaut policier sept heures calfeutrées sous le bruit des balles— est totalement nié. Pourrait-on imaginer un tel silence si un arrondissement parisien ou une commune des Haut-de-Seine avaient subi le même sort ?

Les familles leurs soutiens et la municipalité demandons à ce que l’État joue pleinement son rôle de garant de l’égalité territoriale et républicaine et que les représentants locaux de l’État soient à la hauteur du traumatisme vécu par les habitants de notre ville.

Unité nationale, état d'urgence ? Derrière la façade, à Saint-Denis un État déserteur !

Aux côtés des familles, la municipalité demande :

• le relogement pérenne sous 15 jours ;
• un hébergement provisoire dans l’attente ;
• le statut de « Victimes d’actes de terrorisme » et indemnisation des familles à la hauteur du préjudice subi ;
• une attestation individuelle avec les engagements ;
• l'accompagnement psychologique des familles ;
• l'accompagnement financier de la Ville pour la prise en charge.

LE POINT SUR LA SITUATION :

Les services de Police ont mené une intervention particulièrement impressionnante mercredi 18 novembre au petit matin sur l’immeuble du 48 rue de la République. Les 29 foyers ont été progressivement évacués. Ils ont d’abord trouvé refuge en mairie et sont, depuis mercredi soir, hébergés dans le gymnase municipal Maurice-Bacquet. Il y a 15 familles avec des enfants mineurs, soit 45 adultes et 26 enfants en tout.

Il y a diverses situations : 14 locataires, 3 propriétaires habitants, 9 familles hébergées, plusieurs logements squattés et plusieurs appartenant à des logements de marchands de sommeil.

Répartition des actions :

• Croix Rouge : fourniture des couchages, gestion de la logistique et de l’alimentation

• Ville de Saint-Denis : mise à disposition du gymnase, livraison de repas, animations pour les enfants par les agents des ludothèques, accompagnement social…

• Actions de solidarité des associations locales (Secours catholique, Fakakir…), des parents d’élèves et des Dionysiens pour apporter des couvertures, des vêtements, des fournitures scolaires, des jeux…

• Cellule de soutien psychologique : présence ponctuelle de psychologues au gymnase.

Le bâtiment

Il s’agit d’une copropriété en plein cœur du centre historique organisée autour de deux bâtiments principaux.

• Cet immeuble rassemble 38 logements et 6 commerces.

• Il y a 4 cages d’escalier (A, B, C, D).

Il s’agit d’un immeuble particulièrement dégradé qui a été touché par deux incendies en 2008 et 2012. Des arrêtés pour déclaration d’insalubrité à titre irrémédiable ont été pris sur plusieurs logements. En 2012, deux signalements ont été adressés au procureur pour non-respect de l’interdiction d’habitation.

En 2011 il a été intégré dans l’Opération programmée d’amélioration de l’habitat (OPAH) mais ce dispositif a été un échec. Très lourdement endettée, la copropriété n’a pas pu prendre en charge sa quotte part sur les 700.000 € de travaux. Depuis 2014, la stratégie de la Ville s’est adapté à l’incapacité financière de la copropriété avec l’engagement d’une procédure d’insalubrité globale pour procéder, à terme, à une appropriation publique.

Entre mai 2015 et novembre 2015, la moitié des logements ont été visités par les inspecteurs de la ville, de nombreuses difficultés ayant été rencontrées pour mettre en œuvre ces visites.

État du bâtiment suite à l’intervention policière

12 à 15 logements sur 38 sont directement touchés. Le bâtiment reste en totalité inaccessible pour le moment. Dès mercredi 18 novembre, sur les pouvoir de police du maire, un arrêté d’urgence a été pris interdisant l’accès de l’immeuble. D’ici mercredi 25 novembre, le tribunal administratif doit désigner un expert qui sera chargé de qualifier l’état de péril du bâtiment. Dans la foulée, le maire prendra un arrêté de péril reprenant les mesures de précautions recommandées par l’expert.

Tag(s) : #Saint-Denis, #Logement, #Copropriété, #Elus, #Expulsions, #Hollande, #Luttes, #Police, #Solidarité, #Valls
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