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Les salariés du CTM de Saint-Denis en grève pour refuser de faire les frais des dérives mafieuses découvertes sur leur lieu de travail
Les salariés du CTM de Saint-Denis en grève pour refuser de faire les frais des dérives mafieuses découvertes sur leur lieu de travail
Les salariés du CTM de Saint-Denis en grève pour refuser de faire les frais des dérives mafieuses découvertes sur leur lieu de travail
Les salariés du CTM de Saint-Denis en grève pour refuser de faire les frais des dérives mafieuses découvertes sur leur lieu de travail
Les salariés du CTM de Saint-Denis en grève pour refuser de faire les frais des dérives mafieuses découvertes sur leur lieu de travail
Les salariés du CTM de Saint-Denis en grève pour refuser de faire les frais des dérives mafieuses découvertes sur leur lieu de travail
Les salariés du CTM de Saint-Denis en grève pour refuser de faire les frais des dérives mafieuses découvertes sur leur lieu de travail
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Les salariés du CTM de Saint-Denis en grève pour refuser de faire les frais des dérives mafieuses découvertes sur leur lieu de travail
Les salariés du CTM de Saint-Denis en grève pour refuser de faire les frais des dérives mafieuses découvertes sur leur lieu de travail

J'ai rendu visite ce matin aux salariés du Centre technique municipal (CTM) de Saint-Denis qui entament aujourd'hui une grève reconductible. Et ont installés un piquet de grève. Un mouvement à l'appel du syndicat FO. Mais sur place j'ai noté la présence aussi de la CGT et de SUD. Je souhaitais écouter les avis de toutes et tous et avoir leurs points de vues sur la situation.

Les salariés que j'ai vu ne sont pas les coupables des faits que les douanes ont révélés fin octobre dernier : la découverte une demi-tonne de résine de cannabis, d'argent liquide et d'une série de véhicules qui n'avaient rien à faire là. Ceux-là et leurs complices possibles, la police et la Justice s'en occupent. Et je les condamnent fermement. Au demeurant, l'un de leurs méfaits majeurs à mes yeux est d'avoir terni l'image de notre ville, du service public communal et de ses agents. À ces derniers d'ailleurs, je renouvelle ici ma confiance.

Non : les agents communaux que j'ai vu ce matin sont les autres salariés du CTM. Sur qui je craint qu'on ait un peu trop vite jeté l'opprobre. Et qui pour partie d'entre-eux en subissent aujourd'hui directement —souvent avec leurs proches—, les conséquences lourdes pour leurs vies professionnelles et familiales.

Ce matin, ce sont des salariés meurtris que j'ai rencontré. Touchés dans leur honneur, touchés dans leur vie professionnelle, touchés dans leur vie familiale. Et qui ont un profond sentiment d'injustice : l'impression d'être montrés du doigts pour des faits qu'ils n'ont pas commis et ainsi jetés en pâture à la vindicte publique. L'impression d'être victimes de mesures qui portent atteinte à leur honneur et à leur vie professionnelle sur la base d'une enquête administrative à laquelle on leur refuse l'accès (et donc le droit de se défendre). L'impression d'être des lampistes et de faire les frais de dérives dont ils ne sont pas responsables ; sans que l'on recherche dans le même temps les failles dans la chaîne de responsabilités, jusqu'au plus haut niveau.

Qu'il faille sévir contre les coupables et les complices, c'est l'évidence même. Qu'il faille réorganiser en profondeur le fonctionnement du CTM est aussi une certitude. Mais la méthode choisie, une enquête administrative, et ses limites actuelles posent problème.

D'abord parce que contrairement à ce qui est affirmé cette enquête n'est pas menée de façon indépendante. La qualité d'ancien magistrat administratif de l'enquêteur est abondamment mise en avant dans la communication officielle. Mais en fait, dans l'expression « ancien magistrat administratif », le terme important est « ancien ». Car l'intéressé n'est plus magistrat mais « Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion ». Et dûment rémunéré par la Ville pour son enquête.

Il est donc totalement inacceptable qu'une telle « enquête » puisse produire des effets (privatisations de services communaux, mutations, déménagements de logements de fonctions...) sans que les agents communaux mais aussi les élus du conseil municipal, puissent en prendre connaissance.

Ensuite parce que je crains que cette enquête publique et les gesticulations subséquentes ne fassent écran aux questionnements légitimes que je soulève dans mon intervention au conseil municipal (VOIR ICI).

Car ce que révèle l'affaire du CTM c'est qu'il y a des dysfonctionnements qui dépassent le cadre de ce seul site. Et qui interrogent aussi directement la chaîne de responsabilités, aussi bien hiérarchique que des élus que nous sommes.

Je souhaite que cette situation cesse. Car au vu de ce que j'ai constaté ce matin sur place, je pense que d'autres solutions existent pour le CTM que celles avancées jusqu'ici. Au vu des échanges que j'ai eu aussi ce matin, la liste des interrogations que j'ai évoquées lors du dernier conseil municipal s'est assez largement étoffée. En particulier concernant la mise en sécurité des bâtiments communaux en général.

Il devient urgent que l'enquête administrative soit rendue publique. Et surtout que l'on commence un travail sérieux et lucide de transparence et de vérité sur les dérives qui ont conduit à la situation que nous connaissons. En particulier, je souhaite que soit créée pour cela au sein du conseil municipal (comme nous le permet notre règlement intérieur, si 9 élu-e-s le décident), « une commission d’information et d’évaluation » pluraliste chargée de recueillir « des éléments d’information » sur ce qui s’est passé dans notre CTM et les conséquences à en tirer concernant le service communal.
 

Tag(s) : #Saint-Denis, #Service public, #Grève, #Personnel communal, #Débats, #Luttes, #Sécurité, #Douanes, #Police, #Justice, #Laurent Russier, #Elus
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