Cela fait 15 jours aujourd'hui que le premier renouvellement du “ticket mensuel” (20€/mois/véhicule) des “macarons résident” est en cours. Et ça pourrait bien être le nouveau sujet qui fâche…
Je n'ai pas de voiture, donc pas ce macaron. Mais au fil des témoignages qui me parviennent ces 15 derniers jours, je mesure les cafouillages que subissent les dionysien-ne-s. Et que l'impréparation et l'improvisation sont sœurs jumelles au pouvoir.
Le mois sur lequel porte le forfait à 20€ n'est pas “glissant” (du 15 du mois en cours au au 15 du mois suivant par exemple). Les habitants qui n'ont pas renouvelé leur "ticket" (à 20€) le 1er du mois (ou juste avant) perdent donc autant de jours qu'ils auront mis de temps à payer leur ticket mensuel. C'est la première punition.
La seconde punition, c'est que pendant ce laps de temps où ils n'ont pas payé leur forfait du mois, ils doivent payer à l'horodateur le tarif normal (non-résident).
Faute de quoi —et c'est la troisième punition— ils sont susceptibles d'avoir été verbalisés. À 30€ (le Forfait post stationnement), qu'ils auront la désagréable surprise de découvrir dans leur boîte à lettres seulement quelques jours plus tard. Puisque contrairement à d'autres villes, le système mis en place à Saint-Denis ne prévoit pas de laisser un “ticket” sur l'essuie-glace du contrevenant. Pour le prévenir qu'il a été verbalisé.
Chacun comprends bien que cette triple punition porte durement à conséquences, pour de nombreux habitant-e-s de notre ville, où « en 2012, l'indice de développement humain, qui combine les indicateurs d'espérance de vie à la naissance, la part de la population de plus de 15 ans sortie diplômée du système scolaire et le revenu imposable médian des ménages, était de 0,30 » Alors que dans le même temps « il était de 0,39 pour la Seine-Saint-Denis, de 0,57 pour l'Ile-de-France et de 0,89 pour la France (20è rang mondial) » (1)

Or pour renouveler leur forfait du mois, de nombreux usagers ont sué à grosse goûtes sur les horodateurs : C'est la quatrième punition ! Car le fonctionnement ne doit être vraiment clair que pour ses concepteurs… La touche « PMR » par exemple, ne s'adresse pas aux « Personnes à mobilité réduite » comme je l'ai longtemps cru ! Et apparemment il y a encore de nombreuses choses-trappes sur cette machine à sous. Sur laquelle on ne gagne jamais !
Car des habitant-e-s ou usagers des zones payantes m'ont signalé des cas où ils ne fonctionnaient pas ou mal. Une commerçante de du boulevard Ornano, vers le Carrefour Pleyel, m'a par exemple confié qu'elle avait payé 20€ pour rien en février. Puisque les horodateurs dans sa rue n'avaient apparemment pas encore la bonne programmation.
Une amie du centre m'a aussi raconté que son mari s'est échiné en vain pour renouveler son forfait du mois sur un horodateur. Qui ne prenait pas en compte sa demande. Il a finalement renoncé et s'est rendu en désespoir de cause au parking Indigo du centre ville. Où il a passé 2 heures ! Forcément : comme le mois n'est pas "glissant", tout le monde veut faire son renouvèlement à peu près au même moment…

Ces derniers mois, plusieurs voisins "titulaires" du macaron “résident” gratuit l'an dernier à la Plaine m'ont signalé qu'ils avaient été verbalisés, notamment sur le parking du 21-avril-1944. Alors qu'ils étaient tout à fait en règle. Ce problème constaté l'an dernier, vu les cafouillages en ce moment, m'est avis qu'il ne doit pas être totalement réglé aujourd'hui ? Ce qui veut dire que les titulaires du macaron-résident, qui subissaient une situation chaotique l'an dernier, mais gratuite, vont désormais devoir subir cette même situation chaotique… mais en payant !

Et si encore cette galère chèrement payée aux habitants des zones de stationnement payant servait à quelque chose et améliorait la situation ? On pourrait se consoler. Mais au bout d'un mois et demi de fonctionnement effectif de cette taxation résidentielle, les situations de stationnement anarchiques perdurent. Normal en fait, puisque comme je l'écrivais le 18 octobre dernier, « cette mesure est prise sans concertation avec les habitants, sans bilan de la mise en place du stationnement payant et de son extension en cours. » Sans analyse et au “doigt mouillé” en fait…
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(1). Extrait du Document d'orientation budgétaire (DOB) présenté lors du conseil municipal du 5 mars 2018 ; page 11. Consultable E CLIQUANT ICI.
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Stationnement : il faut écouter les dionysien-ne-s ! - Philippe Caro
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