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Le gaz lacrymo comme nouvelle politique de Macron contre les réfugiés de la Porte de la Chapelle ?

Le gaz lacrymo est-il en passe de devenir l'outil de la politique de la France en direction des réfugiés de la Porte de la Chapelle (et d'ailleurs) ? Alerté sur ce point par des amis ce week-end, je me suis rendu ce matin Porte de la Chapelle. Pour participer aux petits-déjeuners que —contre vents et marées—, les voisines et voisins généreux du collectif Solidarité Migrants Wilson continuent de distribuer chaque matin, depuis bientôt deux ans.

Porte de la Chapelle, la "bulle" a disparu (depuis mars). Cette bulle qu'Hollande, Valls et Hidalgo avaient monté, bien voyante pour faire croire qu'ils s'occupaient du problème. Qu'ils allaient nous régler tout ça aux petits oignons. Qu'on pouvait leur faire confiance, circulez-y-a-rien-à-voir« Centre humanitaire », qu'ils avaient même appelé ça, pompeusement. On a vu la réalité, nous qui nous sommes relayés devant tous les jours, pour distribuer un peu de café, de thé et de pain (Ce n'était rien, mais dans leur vie il faisait faim…) : des milliers de vies sont venues s'y briser dedans, à coups de "Dublinage". Et surtout devant —sous le soleil caniculaire comme sous la pluie, le vent, la tempête, le froid, la neige—, car elle était sous-dimensionnée cette bulle. Et la majeure partie des réfugiés ne pouvait pas entrer : Trop nombreux. Limite publicité mensongère, cette foutue bulle !

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La bulle a donc laissé place à un chantier de démontage. Qui n'en finit pas. Curieux d'ailleurs : cette structure, on nous l'avait “greenwaché” tout prop' en mode développement durable. Comme étant une structure démontable en un clin d'œil. Et donc pour un prix hyper-modique. Ça fait maintenant pas loin de trois mois que ça dure, ce démontage à rallonge. Et j'imagine que les factures grimpent avec le temps ?

La bulle est repartie. Les réfugiés sont toujours là. Nombreux. Et le problème reste. Entier.

Et c'est peut-être pour ça que le gaz lacrymo est de sortie en ce moment ? Car tous ces réfugiés visibles dans le paysage, ça fait des vilaines tâches sur les discours tout propres de Macron. Et ça encombre son Collomb ! Alors qu'eux ils n'arrêtent pas de dire qu'ils nous ont tout réglé, tout bien comme il faut, à coup d'évacuations des campements, circulez-y-a-rien-à-voir… Mais bon, on connait : Avant ces deux-là, Hollande et Valls nous ont déjà fait le coup. Des évacuations des campements dans le coin il y en a eu des tonnes depuis deux ans. Et ça n'a pas fait beaucoup avancer le problème vers ses solutions, la preuve. Et ce n'est manifestement pas pour rien que le Macron a été le ministre des deux autres…

Alors ce matin un bénévole du collectif Solidarité Migrant Wilson présent avant moi m'a expliqué qu'une demi-heure avant mon arrivée la police était passée. Pour chasser prestement tous les réfugiés qui attendaient là le petit-déjeuner. Je suis donc allé voir sur le boulevard Ney, en direction de la Porte d'Aubervilliers. Et en effet les réfugiés ont été dispersés, façon puzzle. Ils revenaient peu à peu vers le lieu où Solidarité Migrant Wilson fait les petits-déjeuners. À deux pas de là, presque devant, quelques réfugiés venaient d'être gazés. Dont celui dont je publie ici la photo. Avec ses yeux encore rouge et en larmes. C'était paisible pourtant, le lieu du petit-déj' ce matin. Alors c'est quoi l'idée ?

Ce n'est pas que je justifie. Ça ne me plait pas à moi non plus que des gens dorment dehors, avec ou sans tentes. J'explique, c'est tout : ces damnés de la terre qui ont fuit les guerres et la misère (ça va souvent ensemble), ont parcouru des milliers de kilomètres et souvent vécu l'enfer. Vous voulez qu'ils fassent quoi arrivés ici ? Qu'ils prennent un café ou un thé avec nous s'en retournent chez eux gaiement, maintenant qu'ils ont visité la-plus-belle-ville-du-Monde-avec-la-plus-belle-avenue-du-Monde-qui-va-avoir-les-Jeux-en-2024 (prononcer sans respirer) ? Alors ça sert à quoi de leur coller de la lacrymo ? Vous ne trouvez pas qu'ils en ont assez bavé ? Et que l'État démissionnaire, à défaut d'assumer ses responsabilités, pourrait au moins éviter d'en rajouter aux violences qu'ils ont subi avant de se retrouver dans le coin ?

Ce matin, face au problème qui dure, l'État est une fois de plus aux abonnés absents. Ça ne change pas. Les citoyen-ne-s solidaires sont présents, eux. Comme toujours pour faire bénévolement ce qu'ils peuvent : apporter un peu de leur humanité. Ça aussi ça ne change pas. Et c'est une bonne nouvelle.
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Tag(s) : #Réfugiés, #Solidarité, #Débats, #Luttes, #Paris, #Saint-Denis, #Porte de la Chapelle, #Police, #Macron, #migrants
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