
1) C'est le maire qui fixe les ordres du jour des conseils municipaux. Force est de constater que pour cette séance, il a imposé au début une présentation au conseil d'un sujet sans vote. Puis deux points au début de l'ordre du jour qui n'ont donné lieu à aucun vote des conseillers municipaux. Ce choix a conduit à prendre beaucoup de retard.
2) Parmi ces 3 points sans vote qu'il a placé au début du conseil il y avait notamment un point : « Bilan d'activités 2018 de la direction commande publique et perspectives 2019. »
Il est permis de s'interroger sur le sens des priorités de Laurent Russier. Qui a préféré considérer comme « affaire importante » (Ce sont les termes consacrés) une question bureaucratique sans vote. Et a relégué dans les profondeurs de l'ordre du jour et de la nuit, le vote des subventions aux associations. Ou la question sur les exilés qui trouvent refuge de façon récurrente depuis 2016 dans des conditions indignes sur l'avenue Wilson à Plaine. Sa vision de « l'humain d'abord » est à l'évidence aux antipodes de la mienne.
3) À près d'1h15 du matin, constatant que 19 points de l'ordre du jour avaient été abordés et qu'il en restait encore 16, j'ai considéré que ce n'était pas sérieux de prétendre débattre et voter dans ces conditions ; ni respecteux du travail du conseil municipal.
Je l'avais d'ailleurs dit dans mon intervention sur la question (B11) qui concernait les « personnes migrantes » : « La première chose que je voudrais dire c'est quand même que ça serait bien qu'un jour, on arrive à avoir un débat sur ces questions en conseil municipal avant minuit et demi ! L'ordre du jour comprenait aujourd'hui 3 questions qui ne sont pas soumises au vote ! Il y a sûrement des questions très importantes. Mais voila, je pense que sur la questions par exemple —qui a un côté "techno"— sur le service des marchés publics, il n'y avait peut-être pas la même urgence que ça à en discuter… »
J'ai donc décidé de quitter la séance. Au même moment d'ailleurs qu'un conseiller municipal de l'opposition PS. De 28 élus présents le conseil s'est donc trouvé à 26. Le quorum n'étant plus atteint, la séance a été levée. Le conseil est reconvoqué pour mardi soir. Il se poursuivra sans doute en effectif restreint (car il n'y a plus de quorum obligatoire). En tous cas sans moi, retenu ailleurs par une obligation.
En deux ans du mandat de maire dont il a hérité de Didier Paillard, Laurent Russier aura donc :
- Dû interrompre une séance pendant plus d'une heure, face à la colère de plus de 200 personnes mécontentes, venues se faire entendre du maire et de sa majorité qui leur ont imposé le stationnement payant des riverains.
- Dû annuler une séance du conseil, face à cette même colère des citoyens frappés par la décision de sa majorité municipale de taxer le stationnement des habitants.
- Tenu une séance du conseil à huis-clos (sans public), afin de fuir la colère des habitants sur ce stationnement payant résidentiel.
- Organisé à plusieurs reprise un filtrage de l'accès du public au conseil (qui doit pourtant être totalement libre), à la manière dont les patrons de boites de nuit filtrent les entrées. Et avec la participation de la police municipale, ce qui ne lasse pas d'interroger…
- Clore prématurément une séance du conseil à la moitié des points soumis à l'ordre du jour, parce qu'il a été incapable d'assurer le quorum avec sa majorité pléthorique.