Non madame la ministre, la rentrée ne se passe pas bien ! Au collège non plus !
Des membres de la communauté scolaire du collège Dora-Maar m'ont adressé un petit "bilan" de cette première rentrée dans ce nouvel établissement de Pleyel, où je représente la ville au conseil d'administration.
Un passage en revue, en fait, de tous les problèmes rencontrés... Que je partage ci-dessous en totalité, avec trois remarques préalables :
• D'ABORD, si je pense que les problèmes qui m'ont été rapportés quant à la "finition" du collège sont sûrement justifiés, je témoigne aussi que la Commission départementale de sécurité à laquelle j'ai participé le 31 juilleta bien fait son travail (VOIR ICI). Ceci notamment grâce aux efforts des services de la préfecture et des pompiers en particulier, dont j'ai pu apprécié le professionnalisme ce jour là.
En clair, je pense que les enfants sont en sécurité. Ce qui n'empêche pas que de nombreux détails (qui n'en sont pas forcément) gênent manifestement le bon fonctionnement du collège en cette rentrée...
Au passage, cela me laisse d'autant plus dubitatif sur le Partenariat Public Privé (PPP) choisi par le Conseil général du 93 pour construire ce collège : on savait déjà que la Cour régionale des comptes s'est inquiétée de ces PPP pour leurs coûts à venir ; on sait désormais qu'en terme de délais et de qualité des travaux, les PPP "ne cassent pas 3 pattes à un canard"...
• ENSUITE, et c'est le plus grave à mon sens dans ce qui est identifié ci-dessous, je suis outré par le peu de cas que le ministère de l'Education nationale fait de nos enfants : pas assez de profs, pas d'infirmière, pas assez d'assistants à la vie éducative, des classes trop chargées... Il y en assez que nos enfants, parce qu'ils n'habitent pas du "bon" côté du Périph', soient de fait méprisés par les ministres successifs !
• ENFIN, sur plusieurs points la responsabilité du Conseil général et de son vice-président en charge des collèges, M. Hanotin, est lourde. Les deux plus graves sont à mon avis d'une part le non-classement en ZEP du collège, parce qu'il prive les élèves de moyens supplémentaires pour réussir. Et d'autre part le retard à la décision de construire un collège supplémentaire à la Plaine, qui oblige aujourd'hui de nombreux élèves de ce quartier à se rendre à Pleyel ; avec à la clef les problèmes prévisibles et maintenant vérifiés de délais et de coûts de transports (et de restauration) pour les enfants et leurs familles.
Ces remarques étant faites, voici les problèmes identifiés à ce jour par les membres de la communauté scolaire qui s'en sont ouvert à moi :
Sauf une ou deux corrections de forme (syntaxe, fautes de frappe), je reprends ci-après in-extenso le texte qui m'a été adressé. Que les auteurs veuillent bien me pardonner (et me signaler) si j'ai pu faire par hasard un ou deux "copier/coller" malheureux...
• Effectifs, moyens, personnel
⁃ il y a déjà 350 élèves environ pour ce collège tout neuf, et une dizaine d'élèves sont sur liste d'attente.
⁃ Dans la majorité des classes du collège ils sont déjà à 25 élèves (plus que le seuil en ZEP, qui est de 24). Le principal, ainsi que le directeur académique se sont engagés à ne pas dépasser les 25 élèves par classe. Il sera cependant impossible d'intégrer les élèves de la classe ULIS dans des classes à 25.
⁃ Il y a seulement 7 ASSED (Assistants d'éducation) répartis sur 3 ½ postes. Ce qui pose un problème d'encadrement des élèves et de leur sécurité (Des bagarres entre élèves se sont déjà produites depuis la rentrée).
⁃ Pas d'infirmière.
⁃ Beaucoup de professeurs travaillent sur deux, voire sur trois établissements.
⁃ Le coordinateur de la classe ULIS (un professeur des écoles) n'a toujours pas été nommé. En attendant, un professeur « brigade » (remplaçant) s'occupe de mettre en place le dispositif. Mais il devra s'en aller à un moment donné. Qui prendra en charge la classe ULIS ?
⁃ Il manque toujours un enseignant en histoire-géographie, à temps-plein. 6 classes n'ont dont pas de cours d'histoire pour le moment. Il s'agit pourtant d'un remplacement de congé maternité, duquel le rectorat a été informé depuis juin dernier.
⁃ Le professeur de technologie sensé former les enseignants à l'utilisation des outils numériques travaille sur plusieurs établissements et n'a pas pu encore venir au collège. Il semble qu'il ne puisse pas être présent dans l'établissement cette année. Très peu d'enseignants savent utiliser le matériel numérique.
⁃ En tant qu'établissement « tout numérique », le collège ne dispose pas de manuels scolaires « papiers » Mais les manuels numériques sont sensés arriver en octobre et de nombreux ordinateurs et tableaux numériques ne fonctionnent pas. Comment enseigner dans ces conditions ?
⁃ L'établissement n'est pas classé ZEP (zone d'éducation prioritaire), nos enfants ne disposent donc pas de l'assurance d'être 24 en classe, ni des moyens supplémentaires (heures de soutien personnalisé par exemple) auxquels ils ont normalement droit.
⁃ Malgré l'engagement de l'inspection académique, un stagiaire EPS a été affecté sur un poste, alors que le collège manque cruellement d'installations sportives
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• Bâtiment, problèmes matériels
⁃ Le collège est à peine terminé. Lundi 1er septembre, des ouvriers terminaient les peintures des couloirs. Des fils traînaient dans les toilettes des élèves, les agents n'avaient pas de vestiaire.
⁃ Matériel défaillant : pas de connexion internet, certains tableaux numériques ne sont pas réglés, beaucoup d'ordinateurs ne fonctionnent pas. Les enseignants de musique et d'arts plastiques ne disposent d'aucun matériel. Les stores de certaines classes sont cassés.
⁃ Sans connexion internet, le professeur documentaliste ne peut pas commander d'ouvrages, le CDI est donc vide, il ne pourra pas accueillir d'élèves avant plusieurs semaines, voire plusieurs mois
⁃ Deux petites photocopieuses en salle des professeurs. Un multicopieur était sensé être livré cette semaine, il n'est toujours pas là.
- Le suivi des élèves (anciens élèves non-francophones par exemples) n'est pas assuré correctement. En effet, sans internet, il est compliqué d'accéder aux dossiers des élèves. L'administration semble débordée, beaucoup de problèmes restent en attente de solution.
- Des parents ont exprimés leur mécontentement à propos des frais supplémentaires liés à la cantine et au transport.
- Certains élèves se lèvent très tôt et doivent effectuer un long trajet en transport (parfois 40 minutes).
VOIR AUSSI :
Visite photos et vidéo du nouveau collège de Pleyel (Dora-Maar) - Philippe Caro
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