Les occupants de l'hôtel du Cheval-Blanc à la Plaine Saint-Denis s'y sont réinstallés avant-hier. Ils sont à nouveau en cours d'expulsion en ce moment...

« Les occupants de l'hôtel du cheval blanc se réinstallent dans l'immeuble !
ExpulséEs du 168 de l'avenue Wilson en août 2016, interditEs de campement en décembre 2016, face à l'incurie des pouvoirs publics incapables d'assurer le droit à toute personne d'être hébergée, les habitantEs ont réquisitionné début janvier 2017 l'hôtel du Cheval Blanc, vide depuis 2 ans du fait de la liquidation judiciaire de la société gestionnaire.

Le 25 aout 2017, un incendie s'est déclaré dans une chambre de rez de chaussée. Les pompiers ont alors fait sortir tous les occupants pour éteindre le feu. Malgré l'absence de signification d'un arrêté d'évacuation ni d'une procédure d'expulsion, les habitants n'ont pu retourner dans l'immeuble après l'intervention des pompiers. Le propriétaire, alors qu'il n'a engagé aucune procédure contre les occupants, a tenté de profiter de cette situation pour murer l'immeuble et en expulser les habitants.

Depuis le 25 les habitants ont vécu devant l'hôtel, sur le trottoir, dans des conditions très dures. leurs affaires sont toutes restées dans les chambres.
La municipalité, si elle a pris en charge les familles avec enfants, a entériné le coup de force du propriétaire et a fait pression sur les habitants pour qu'ils évacuent leurs affaires, les laissant se dépatouiller avec le 115.
Hier vers 20h, ils sont rentrés dans l'hôtel et se sont réinstallés dans leur chambre. La police au bout d'une demi heure est intervenue brutalement pour repousser les soutiens présents. Un face à face s'en est suivi de plus d'une heure. Le propriétaire a été convoqué sur place.
Comme il n'y a aucun cadre juridique à l'évacuation, qu'aucune procédure n'a été engagée contre les habitants par le propriétaire, l'intervention policière n'avait aucune base légale. La police est partie vers 23h laissant les habitants maitres des lieux.
Sans la mobilisation des habitants, des soutiens, rien n'aurait été possible.
La vigilance est de mise. Les habitants doivent pouvoir rester dans cet immeuble.
Les pouvoirs publics (mairie, préfecture) doivent négocier avec les habitants leur relogement et la régularisation de celles et ceux sans titre de séjour.
Saint-Denis, le 6 septembre 2017
Centre social autogéré Attiéké, Droit Au Logement, Réseau Solidarité Logement »