Le maire de Saint-Denis et 4 adjoints ont-ils quelque chose à cacher ?

Alors que la loi leur en fait l'obligation, Laurent Russier et 4 de ses adjoints n'ont à ce jour pas fait de déclaration à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).

Il s'agit de :

(Photos : doc. de campagne de la liste "Nous sommes ensemble")

• Mathilde Caroly, maire-adjointe en charge de l'Habitat, hygiène de l’habitat et logement ;
• Kader Chibane, maire-adjoint en charge des Relations internationales et de la coopération décentralisée ;
• Julien Colas, maire-adjoint en charge du commerce ;
• Patrick Vassalo, maire-adjoint en charge du développement économique, artisanat, économie sociale et solidaire, tourisme, nature en ville et temps dans la ville, quartier Floréal, Allende.

La loi est pourtant claire : Dans une ville de plus de 100.000 habitants comme Saint-Denis, la déclaration du patrimoine et des intérêts est obligatoire pour le maire et les adjoints. Ils ont 2 mois à compter de la date de l'élection ou de nomination pour remplir cette obligation légale. Et la HATVP a ensuite 2 mois à réception des déclarations pour les publier sur son site Internet. Ce qui permet à chaque citoyen de vérifier la déclaration de leurs élus (Voir ICI)…

(Source du tableau : site Internet de la Haute autorité pour la transparence de la vie politique)

Concrètement au jour de la publication de cet article —et en tenant compte de leurs dates de nomination à leurs fonctions actuelles— cela fait environ 6 mois que les déclarations de Mathilde Caroly et Kader Chibane devraient être en ligne sur le site de la HATVP ; et près d'un an et demi pour Laurent Russier et Patrick Vassalo. Dans le genre il y a un champion : Julien Colas dont la déclaration n'est toujours pas en ligne 4 ans après sa nomination !

Ces cinq élus sont passibles de sanctions sévères. Le site Internet de la HATVP est explicite : « Ne pas déclarer, fournir une évaluation mensongère de son patrimoine ou omettre une partie substantielle de son patrimoine ou de ses intérêts est un délit puni de trois ans d’emprisonnement et de 45000 euros d’amende. Une peine d’inéligibilité de 10 ans peut également être prononcée ainsi que l’interdiction d’exercer une fonction publique. »

Mais au-delà des aspects juridiques cette situation témoigne du mépris de Laurent Russier et certains de ses adjoints pour la transparence de la vie publique en générale et des revenus des élu-e-s en particulier. On comprend mieux pourquoi ces cinq là ont voté sans sourciller en 2015 (vote confirmé plusieurs fois depuis) les hausses des indemnités des élus municipaux fixées selon des critères de répartition nébuleux.

En ne remplissant pas leurs obligations légales ces élu-e-s là jettent le doute sur leur propre situation. Surtout, ils creusent un peu plus profond le fossé de défiance qui existe entre les citoyen-ne-s et leurs élu-e-s. Et discréditent l'action publique.

Car tous ont voté début 2016 la hausse brutale de 10% des taux d'imposition locale et en octobre 2017 la fin de la gratuité du stationnement résidentiel dans les zones de stationnement payant. Comment peuvent-ils adopter des mesures aux conséquences dures pour de nombreuses familles de notre ville sans être eux-même exemplaires ? Comment demander aux dionysien-ne-s de respecter les règles et la loi si eux-même s'en dispensent ?

Quand on a des élus qui s'avèrent incapables de remplir le minimum du peu d'obligations légales qui leur sont faites en matière de transparence, la seule conclusion à en tirer pour l'avenir est finalement sans doute celle proposée par Mélenchon (dont certains dans notre majorité se réclament) : « dégagez-les tous ! »

(Source des graphiques : site Internet de la Haute autorité pour la transparence de la vie politique)

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