Paris : Mort et folie pour les rescapés de l'exil

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Ils ont réussi à fuir, survécu à la Libye et à la Méditerranée, mais ce qui les attend ici conduit bon nombre à la mort par manque de soin ou par suicide (même s’il est quasiment impossible d’avoir des données : officiellement on ne meurt pas ni dans les campements de la honte ni dans les centres !) Par ailleurs la souffrance psychique se répand de manière alarmante. Enquête par Pierre Bafoil (JDD 12/01/2020).

AU BOUT DE L’EXIL, LE DÉSESPOIR [ Extraits ] :

« (Shahid) relève ses manches pour dévoiler les profondes cicatrices qui strient ses bras. Les scarifications qu’il y a tracées au cutter sont récentes. Gawid montre les siennes. Lui s’inflige ses douleurs à la cigarette. « On fait ça pour pleurer, pour avoir mal, murmure-t-il. Après, on dort mieux. » (…/…)

« Héroïques sur le chemin de l’Europe, de nombreux migrants s’effondrent une fois en France. Psychologues et associations sonnent l’alarme. » (…/…)

« On ne voit que la partie émergée de l’iceberg », confirme Marie- Caroline Saglio Yatzimirsky, psychologue clinicienne à l’hôpital Avicenne, à Bobigny (Seine-Saint-Denis), qui s’occupe du suivi de plusieurs exilés. » (…/…)

« Le 13 juillet, l’un d’entre eux est allé plus loin dans le désespoir. Il s’est pendu dans un square du 18e arrondissement. L’information de son décès n’est remontée que parce qu’une bénévole du collectif d’aide Solidarité migrants Wilson a assisté, presque par hasard, à la levée du corps.Dans la capitale, aucune autorité ne communique sur les suicides, mairie et préfecture se renvoyant la balle. En épluchant la presse locale, on en recense une dizaine dans le pays en un an. Mais les données manquent pour quantifier pensées suicidaires et passages à l’acte parmi les populations exilées livrées à la rue. Elles permettraient pourtant de mesurer les risques et d’adapter les prises en charge. »

Migrants : au bout de l'exil, le désespoir

Si ça va? Gawid, Afghan de 24 ans, ne relève même pas la question tant elle semble incongrue dans les derniers campements de migrants qui subsistent à Paris. C'est son ami Shahid qui répond, a...

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