
Quoiqu'en congés et absent par intermittence de Saint-Denis, je suis passé voir en fin de semaine dernière des habitant-e-s de la Plaine qui ont été expulsés de leurs logements en ce mois d'août. Car décidément, il ne sera pas dit qu'on aura un été sans sa vague d'expulsions massives à la Plaine-Saint-Denis dans des conditions lamentables.
L'an dernier, c'étaient les habitant-e-s du 168 avenue du Président-Wilson qui étaient expulsés manu-militari, dans des conditions indignes. Je ne développe pas, vous pourrez retrouver des informations sur mon blog et en particulier ICI.
Mais une fois encore et comme l'an dernier, c'est au moment où les pouvoirs publics jettent les habitant-e-s à la rue qu'on fait le constat qu'il y avait des personnes labellisées DALO, des personnes malades, des femmes avec ou sans enfants... Comme l'an dernier les affaires des expulsés ont été envoyées dans un garde meuble lointain : à Dourdan pour les familles du 57/59 ; dans l'Essonne ! À une bonne heure de la Plaine par la route et pas loin de 2h en transports en commun ! Comme l'an dernier, après quelques jours d'hébergements la majeure partie des expulsés se retrouve à dormir à la rue...
Ce qui change cette année c'est que ce coup-ci, l'expulseur est une puissance publique : Plaine Commune. Alors que l'an dernier il s'agissait d'un propriétaire privé. Mais le résultat est le même : des dizaines de personnes privées d'un toit et de leurs droits.
Mais je suis indigné du mépris une nouvelle fois affiché pour des populations pauvres, précaires et fragiles. Qui conduit à s'asseoir sur leurs droits ; en comptant que puisqu'ils sont faibles et fragiles, ils ne pourront pas les défendre.
Je regrette que Plaine Commune s'inspire de pratiques que je croyais réservées aux marchands de sommeils, aux promoteurs et aux spéculateurs de l'immobilier. Et comme eux, opère ses expulsions en plein mois d'août. En comptant sans doute que les militants associatifs et les habitants solidaires seront absents pour aider les expulsés ?
Et si je soutiens les expulsé-e-s des 57/59 Wilson —comme ceux du 168— c'est qu'au-delà de leurs revendications de logement, aussi faibles et pauvres qu'ils soient ils luttent pour faire respecter leurs droits. Ce combat est celui de la dignité.
COMMUNIQUÉ DES HABITANT-E-S EXPULSÉ-E-S DU 57/59 WILSON :
« HABITANT-E-S, EXPULSE-E-S DU 57-59 WILSON, NOUS SOMMES A LA RUE !
Depuis le 1 aout 2017, c'est la fin des quelques hébergements que l'Etat et Plaine Commune nous ont donnés. Seules 9 familles avec enfants jeunes sont dans des hôtels en général très loin de Saint-Denis. Les malades, les femmes seules, quelques familles dont les enfants sont trop âgés, tous les célibataires, tout le monde se retrouvent à la rue.
15 jours après l'expulsion, commandée par Plaine Commune, nous nous retrouvons sans hébergement. Ce qui est anormal, illégal. Le logement est un droit fondamental qui n'est pas respecté.
Face à cette situation nous nous avons tenté de nous installer dans le square de l'avenue Wilson. Mais la police municipale, à la demande du Maire de Saint-Denis, intervient immédiatement pour nous faire démonter les tentes.
Après nous avoir mis à la rue on nous interdit d'y vivre !
Nous ne disparaitrons pas !
Une solution de logement doit être trouvé pour tous les habitantEs.
Nous vous appelons à nous soutenir pour faire respecter nos droits. Solidarité avec les habitantEs du 57 59 expulsés
MANIFESTATION LE VENDREDI 11 AOUT à 11h
rendez vous Porte de Paris
Collectif des ex-habitantEs du 57-59 Wilson
Avec le soutien du Réseau solidarité logement, du DAL, du centre social Attiéké, du syndicat 93 SUD-CT, UL Solidaires Saint-Denis, de UL CGT, d'EVTC, de la LDH, de la FCPE de St.Denis, MRAP, AMF, COPAF, Coordination des foyers de Plaine Commune, Union fraternelle de la Plaine, Ensemble, NPA,... »