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Je formule une proposition à effet immédiat : Pour libérer le square dit "de la boule" sur l'avenue Wilson ainsi que le parvis près de l'église de la Plaine je demande que soient mobilisés les anciens locaux télé d'AB Production situés 12 rue de la Montjoie. Ces locaux rachetés par Plaine Commune sont vides depuis des mois et le resteront encore un bon moment avant qu'ait lieu un jour d'une opération de démolition/construction.
La détresse immédiate d'avoir été laissé à l'abandon hier suite à une agression dont ont été victimes un petit et sa maman devant le Franprix. Sans que la police pourtant appelée au secours ne daigne se déplacer. Alors qu'avec le match France-Turquie au Stade-de-France, au même moment le quartier grouillait de policiers !
La détresse plus générale de voir des personnes qui ont fuit la mort et leurs pays en guerre, croupir depuis des années à nos portes dans des conditions indignes, sans que les autorités ne trouvent (ni ne cherchent) de solutions dignes et pérennes.
La détresse d'en voir certains devenir fous à devoir survivre ainsi après avoir tant espéré du "Pays des Droits de l'Homme", sans qu'il y ait pour autant aucune prise en charge envisagée par les pouvoirs publics, quels qu'ils soient.
La détresse de devoir subir les conséquences du voisinage de la colline du crack Porte de la Chapelle, dont nous sentons les effets sur l'avenue — où transitent notamment quotidiennement les toxicos qui viennent de banlieue par les RER chercher leur dose.
La détresse de voir se dérouler sous nos yeux une catastrophe humanitaire doublée d'une catastrophe sanitaire. Et de savoir qu'avec l'hiver qui arrive et les pouvoirs publics qui n'apportent pas de solutions pérennes, ces catastrophes vont s'aggraver.
La détresse de devoir globalement subir les répercussions dans nos vies quotidiennes et se débrouiller seuls avec tout ça. Aussi bien pour aider les personnes laissées à l'abandon que pour faire face aux conséquences et aux incidents dans le voisinage.
Une détresse, pour résumer, qui tient au fait de subir depuis des années et sans perspective d'en voir la fin cette situation surréaliste et totalement anormale, qui doit tout aux politiques d'accueil (Ou plutôt de non-accueil !) menées depuis plusieurs années par les pouvoirs publics successifs. Qui ne cessent de se renvoyer la balle… Mais cette "balle" ce sont des êtres humains : ce sont les réfugiés et nous, voisines et voisins !
Face à l'inertie des pouvoir publics —dont j'ai l'intime conviction que certains laissent sciemment pourrir la situation pour attiser les haines avec les riverains— il est urgent d'agir.
Je me doute que certains vont dresser la liste de toutes les excuses pour expliquer que ce n'est pas possible, au lieu de chercher toutes les solutions pour que ce le soit. À celles et ceux en particulier qui vont pousser des cris d'orfraie en disant que ces locaux ne sont pas adaptés pour recevoir les réfugiés, je répond par avance que l'avenue Wilson où ils croupissent depuis des mois l'est encore moins.