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L'exécutif municipal annonce qu'il rendra finalement publique l'enquête administrative (censuré, tout de même...) sur le Centre technique municipal (CTM) de Saint-Denis, qu'il tenait secrète jusque-là.

Et dans le même temps, il torpille les négociations pour trouver une issue apaisée et rapide à la grève en cours au CTM.

Après s'être (trop !) longtemps obstiné à le refuser, l'exécutif municipal a finalement annoncé mercredi son intention de rendre publique « l’enquête administrative » sur le CTM, commandée par le maire à la société ACL pour 12.500 € et réalisée par un « conseil pour les affaires et autres conseils de gestion ».
C'est une bonne nouvelle.

J'ai reçu hier la convocation (que je mets en téléchargement à la fin de cet article) adressée hier aux membres du conseil municipal. Qui annonce que cette enquête sera présentée aux élus lundi 27 février à 19h30 en mairie.

J'ai demandé hier la communication au préalable de cette enquête, afin d'en prendre connaissance et de pouvoir poser des questions à son auteur le moment venu. De ce que je sais, en conférence des présidents de groupes, la même demande a été formulée par le groupe REVE. Pour le moment, je n'ai pas eu de réponse.

Et des questions, je subodore qu'il va y en avoir !

J'en ai toute une liste (qui ne prétend pas être exhaustive). Celles que j'ai déjà posées en séance du conseil municipal à deux reprises, sans jamais obtenir de réponses.

Et aujourd'hui, rien que l'annonce de la communication de l'enquête et la convocation qui nous est adressée en suscite de nouvelles :

  1. D'abord parce que si j'en crois ce que je lis, le « conseil pour les affaires et autres conseils de gestion » auteur de l'enquête a rempilé dans la magistrature ! Car l'exécutif municipal, tout à son affaire pour tenter de (re)crédibiliser à tout prix une enquête sérieusement démonétisée par son obstination bornée à la garder secrète (tout en s'y référant pour prendre des mesures précipitées, contestables et contestées), est emporté dans son élan. Et ne prends même plus la précaution qu'il avait jusqu'ici de gratifier l'auteur du titre d' « ancien magistrat » (le mot important ici étant « ancien »). Mais le qualifie désormais directement du titre de « magistrat ». Alors qu'il ne s'agit que d'un conseiller « pour les affaires » qui exerce en libéral. Et qui produit un rapport commandé par le maire pour un montant de 12.500 €. Elle commence un peu dans l'enfumage, cette restitution... Et c'est bien dommage.
  2. Ensuite —et c'est un peu plus grave— l'élue en charge du CTM nous dit dans la livraison du JSD de cette semaine qu'avant la présentation qui nous sera faite, le rapport d'enquête a été « anonymisé ». Ce qui pose un vrai problème. Car tous les salariés du CTM avec qui j'ai discuté ces derniers jours (et je suis passé à nouveau hier soir sur leur piquet de grève pour en avoir confirmation), me disent qu'il leur a été systématiquement dit que leurs entretiens avec l'enquêteur (et donc leurs propos) étaient anonymes. Si les entretiens avec les agents communaux et leurs propos étaient anonymes, alors pourquoi faut-il « anonymiser » aujourd'hui ? S'il s'avère que contrairement à ce qui a été dit aux agents interrogés par l'enquêteur, l'anonymat de leurs entretiens et leurs propos n'a pas été respecté (et c'est ce que semble dire la Maire-adjointe), cela poserait un problème éthique très grave.

Mais restons positifs : la perspective de pouvoir enfin accéder à l'enquête —qui a été si difficile à obtenir !—, est un premier pas —tardif— qui va dans le bon sens.

Par contre, là où ça ne va pas dans le bon sens, c'est du côté des discussions avec les salariés en grève et leurs syndicats.

J'ai appris que mardi "la mairie" avait appelé les organisations des salariés pour leur dire de ne pas venir à la rencontre que l'exécutif municipal leur a proposé ce jeudi 23/02. Ce que confirme un courrier signé par la Maire-adjointe en charge du personnel communal. Car ils ne seront pas reçu.
C'est une décision irresponsable. Et qui soulève de nouvelles questions.

Car l'exécutif municipal a déjà été fort peu réactif en mettant un temps infini à ne trouver une première date de négociations que 16 jours après le début du mouvement de grève. Et cette décision de ne pas recevoir les organisations des salariés —fut-ce pour constater des désaccords persistants— fait prendre encore plus de retard à une issue apaisée de ce conflit. Une issue qu'il faudra bien trouver de toutes façons. Et qui passera forcément par un temps de négociations.

Je regrette que notre exécutif municipal décide ainsi de "jouer la montre" et le pourrissement de la situation. Ce n'est pas raisonnable. Ni pour les salariés en grève. Et surtout pas pour l'ensemble de nos concitoyen-ne-s qui auront à subir les conséquences d'une prolongation du conflit (dans les écoles notamment).

Du coup le conflit se prolongeant, les personnels en grève et leurs syndicats invitent à nouveau —comme ils l'ont fait lundi dernier— leurs collègues à se mobiliser vendredi. Avec des appels à des débrayages dans les services municipaux à partir de 10h30 et à venir le temps du midi au CTM autour d'un barbecue. VOUS POUVEZ TÉLÉCHARGER LE TRACT (PDF) ÉDITÉ PAR L'INTERSYNDICALE À CE SUJET ICI :

 

(Tract de l'intersyndicale, version PDF)

Cette situation aurait pu être évitée.

D'abord par une démarche totalement transparente sur les faits graves survenus au CTM, et les conséquences à en tirer pour l'ensemble de la chaîne hiérarchique, cadres administratifs supérieurs et élu-e-s inclus. Ensuite par plus de réactivité dès que le conflit a commencé.

Décider aujourd'hui de ne pas recevoir les salariés, c'est sciemment décider de la prolongation du conflit. Et ce choix interroge sur les représentants que le maire a désigné pour discuter avec les salariés et les syndicats.

Car sur les 4 représentants désignés sur le courrier qui convoque les organisations des salariés, 3 sont ceux dont j'écrivais le 16 février (au sujet des faits graves survenus au CTM) : « il y a des élus et des cadres supérieurs de l'administration communale dont les fonctions étaient de savoir et d'agir. Alors, soit ils savaient et n'ont pas agit. Et c'est un problème. Soit ils ne savaient pas. Et c'est aussi un problème car c'était leur fonction de savoir. Dans un cas comme dans l'autre, leur responsabilité d'élu ou professionnelle (et je ne parle évidemment pas ici de culpabilité ou de complicité) est engagée. »

Je ne crois pas que pour négocier sereinement dans ce conflit il soit sain de faire représenter la ville par 3 personnes sur 4 dont la responsabilité professionnelle ou d'élu-e font qu'ils se trouvent en situation d'être "juge et partie". Concrètement, par les Maires-adjointes en charge du CTM et du personnel communal (L'une comme l'autre ayant aussi été premières Maires-adjointes) ; et du Directeur général adjoint jusqu'ici en charge du CTM et bientôt promu par le maire (Pour son talent a avoir géré le CTM, j'imagine ?), Directeur général des services.

Je m'interroge même pour savoir si cela ne constitue pas depuis le début du conflit, un obstacle pour rechercher et trouver une issue juste et rapide à la grève ? Car enfin : les négociateurs de la ville cherchent-il vraiment une issue au conflit ? Où bien a éviter tout débat sur leurs propres responsabilités dans la chaîne hiérarchique, de décisions et de commandement ?
Je souhaite donc que les discussions avec les salariés et leurs représentants syndicaux s'engagent sans délai et sans conditions. Et que l'exécutif municipal change immédiatement de négociateurs. Et qu'au besoin le maire prenne directement la main sur les discussions avec les syndicats.
En tout état de cause, il faudrait voir à se bouger !

(*). Lénine, 1904

Convocation adressée aux membres du conseil municipal, pour la "restitution du rapport d'enquête", lundi 27 février.

Tag(s) : #Saint-Denis, #Elus, #Débats, #CTM, #Service public, #Personnel communal, #Grève, #Laurent Russier
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